Jour 1.
Nous arrivons à Santiago après 15h de vol (plus quelques-unes de retard et d’attente). Depuis les airs, nous avons contemplé le scintillement de Paris la nuit, les bandes multicolores irréelles d’un lever de soleil sur l’Amazonie, et les sommets enneigés de la Cordillère des Andes. Arrivés à Santiago après un atterrissage chaotique, nous prenons un TransVip* depuis l’aéroport pour aller chercher notre van en plein centre ville.
Le chauffeur nous fait traverser un décor digne d’un clip de Manu Chao : un mélange de petites maisons délabrées et colorées, de Chevrolet luxueuses, de cactus, d’embouteillages, de meutes de chiens errants, de tomates, d’avocats, de jouets, de lessives… vendus à même le sol. Nous récupérons notre van à l’agence de location Chilian Rent a Car (un Chevrolet N300 Max flambant neuf… ou pas) et roulons vers l’extérieur de la ville pour trouver de grandes enseignes afin d’équiper notre chevrolet-cacahuète pour le camping.
Nous trouvons, dans le quartier de Quilicura (au nord-ouest de Santiago) l’enseigne Lider où nous achetons le nécessaire pour la vie en van : 1 matelas 1.5 place – 1 lot de draps – 1 couette – 2 oreillers – 2 assiettes – 2 verres – 2 jeux de couverts – 1 éponge – 1 torchon – 1 réchaud à gaz – 1 casserole – 1 poêle – 1 tire-bouchon multifonction – 2 caisses de rangement – 1 bobine de ficelle – 1 table pliante – 2 chaises (+ poulet rôti-bières pour fêter de notre première soirée au Chili).
Nous repartons vers l’ouest… non vers le nord…. non vers le centre-ville… non vers l’ouest… La signalisation au Chili n’est pas des plus explicites et notre boussole n’est pas très coopérative sans carte. Sur le chemin d’un camping introuvable aux alentours de Rungue (au nord-ouest de Santiago) nous trouvons un petit lac ou nous nous arrêtons pour installer notre chambre et passer notre première nuit au Chili. Et pour cette première nuit, entourés de bruits d’animaux invisibles et d’étoiles que l’on n’avait jamais vues aussi nombreuses, il n’y avait pas de quoi faire les fiers…
[ TransVIP ] Ces taxis-navette et minibus (jusqu’à 7 personnes) peuvent être réservés à l’aéroport et déposent les passagers à l’adresse souhaitée. On peut attendre qu’il se remplisse (et bénéficier d’un petit prix) ou le réserver seul afin qu’il parte au plus vite (il faut alors le demander lors de la réservation).
Vol aller, lever de soleil sur le Brésil
Jour 2.
Au petit matin nous prenons la route vers l’ouest en nous enfonçant dans la camanchaca*, brume épaisse et blanche qui recouvre la côte. En remontant vers le nord, nous traversons des stations balnéaires grises et bétonnées cernées par les attractions touristiques, les embouteillages, les otaries et les pélicans : Viña del Mar, Concon, Quintero… Jusqu’à Horcón, petit village de pêcheurs grouillant et bordélique, où nous nous avançons jusqu’au bord de la plage à travers des minis-ruelles de terre battue encombrées de voitures, de camionnettes, de passants (bon moment de stress pour le chauffeur!).
Après avoir fait le tour des camping bondés nous trouvons un petit chemin en bord de côte : nous nous installons au milieu des cactus avec vue sur la mer et les lumières de Pichidangui et Santa Inés.
[ Camanchaca ] Le courant maritime froid du Pacifique produit un épais brouillard côtier en rencontrant les terres chaudes. Celui-ci est présent chaque matin, et plutôt lève-tard dans l’après-midi…
Coucher de soleil sur Pichidangui
Jour 3.
Réveil humide et brumeux sous la camanchaca. En reprenant la route vers le nord, nous traversons des kilomètres de montagnes ocres hérissées de cactus et d’éoliennes (et, parfois, quelques maisons isolées avec des haies…de cactus). Après un arrêt repas à Ovalle (première vraie ville que nous traversons) nous revenons sur nos pas pour trouver le village de Socos*. Nous nous installons au camping pour passer la nuit et profiter des eaux thermales.
[ Termas de Socos ] Petite oasis d’eaux thermales au milieu du (semi) désert, abritant un hôtel et un camping : emplacements ombragés, piscines, restaurant, bains thermaux (aménagés) et accueil chaleureux. On y accède par une petite piste, au bord de la Panaméricaine (juste avant la station-service).
Sur la route de Termas de Socos
Jour 4.
Nous repartons le cœur léger (on sous-estime vraiment le pouvoir d’une douche chaude…) vers la vallée de l’Elqui* oú le fleuve serpente à travers les montagnes, les hectares de vignes et les cactus. Petit arrêt pour découvrir la jolie Vicuña : son street-art, sa jolie place, son marché artisanal avec ses pierres et ses saxos andins… et ses étoiles!
La région est connue pour son ciel exceptionnel et ses nombreux observatoires astronomiques. Nous suivons donc la piste des étoiles dans la vallée de Cochigaz. Nous nous y perdons au coucher du soleil, entre les falaises et les vignes, entre les centres yogi et ésotériques (ce serait le centre magnétique de la terre)… sans jamais trouver d’emplacement pour dormir. Nous rebroussons chemins vers les berges de la vallée de l’Elqui, longue route de nuit pour trouver les flics et un panneau d’interdiction de camper! Nous retournons de nouveau vers Vicuña, sans plus aucune solution pour passer la nuit. Nos recherches se terminent au fond d’un parking… Soirée maussade et nuit agitée.
[ Vallée de l’Elqui ] Cette vallée suit le cours du fleuve Elqui, ce qui en fait le centre de la culture viticole (et la région de la liqueur de raisin blanc « pisco », spécialité du pays). Son atmosphère particulière, son absence de pollution lumineuse et son record de nuits complètement dégagées en font le plus beau ciel astral de la planète (elle abrite les plus grands observatoires astronomiques du monde). Selon la légende, elle serait également le centre énergétique de la planète, et la piste atterrissage d’ovnis…
Vignes de la vallée de l’Elqui
Jour 5.
Même après une nuit particulièrement difficile… un nouveau jour est une nouvelle aventure! Direction El Molle (de nouveau) et les jolies berges repérées la veille. Petit déjeuner de rois au bord du fleuve… jusqu’à embourber notre chevrolet-cacahuète en partant ! Après une bonne 1/2h de dérapages et d’angoisses nous reprenons la route du nord, le sourire aux lèvres et la conviction que le Chili… Ça se mérite !
Nous sortons de la Panaméricaine* pour faire un détour par Choros et découvrir un désert irréel teinté de rouge et peuplé de guanacos (lama sauvage haut sur pattes). Une petite piste chaotique nous amène jusqu’à Punta Choros, bout de côte avec vue sur les trois îles de la réserve Pingüino de Humboldt (décors exceptionnels qui rattrapent les galères de la veille).
Nous reprenons la route vers le nord et avalons les kilomètres (280 bornes!) pour rejoindre Copiapó, où nous attend l’hôtel El Sol* et une remise en question sur la suite du voyage.
[ Route Panaméricaine ] Autoroute reliant les Amériques du nord au sud, de l’Alaska à la Terre de Feu. Au Chili (où on l’appelle la route 5) elle longe une grande partie de la côte.
[ Hotel El Sol à Copiapó ] Reconnaissable à sa façade jaune (trèèès jaune), propose des petites chambres (plutôt bruyantes) avec salle de bains, tv et wifi, le long d’un couloir coloré. Accueil agréable, petit dej en self service et parking compris.
Route semi-désertique de Choros
Jour 6.
Après des heures de discussion de nuit, nous avons décidé de cesser notre route vers le nord et d’abandonner la visite des alentours de San Pedro de Atacama. Le désert le plus aride du monde était certainement la raison qui nous a amenée au Chili et la seule étape prévue. Il faut savoir changer ses plans…
Les conditions extrêmes et les distances démesurées sont réelles. Nous avons déjà parcouru plus de 1500 km à travers le nord du pays, et il nous en faudrait 1000 de plus pour rejoindre le désert (+ 1700 km et 3 jours de 9h de route pour rentrer à Santiago). Nous passerions seulement 2 jours sur place alors qu’il nous en faudrait au moins le double pour découvrir le minimum. Sans compter le temps d’acclimatation à l’altitude et la préparation de réserve pour être autonomes en plein désert… L’inconscience a ses limites !
Nous avons déjà traversé des paysages incroyables, vu des guanacos, des pélicans, des otaries, cassé un rétro et embourbé le van, traversé un désert rouge et un oasis de vignes, brûlé sous le soleil, été perdus dans des métropoles grises et des vallées ésotériques, suivi des pistes qui ne menaient nulle part… Le Chili joue avec nos nerfs comme avec les cordes d’un charango.
Nous repartons de Copiapó heureux d’avoir le temps… D’admirer les flamands roses, de boire du vin chilien, d’apprendre à jouer du saxo andin (parce que pour le moment c’est pas trop ça…), de photographier les volcans, de compter les étoiles… Hasta la próxima San Pedro !
Sur la route, région d’Atacama
Avant de repartir de Copiapó, nous nous arrêtons au marché acheter un charango (petite guitare andine). Le vendeur nous prend par les sentiments en faisant une petite démo, en nous offrant les CDs de son groupe et susurrant aux cordes de son charango que, maintenant, il devait apprendre à parler français…
Nous voilà de nouveau sur la route. 200km nous sépare du Parc Nevado Tres Cruces*. 200km de montagnes de roches et de poussière. Là bas, il n’y a pas de cactus. Là bas il n’y a rien. Rien que quelques touffes d’herbes sèches et le chant du vent. Nous avançons entre les montagnes qui se teintent de rose, de noir, de vert, de violet… En silence. Passé 4000m d’altitude le soroche* commence à nous engourdir et nous faire tourner la tête (ou est-ce le paysage ?). Notre chevrolet-cacahuète souffre et nous aussi.
Nous arriverons en fin de journée au poste frontière (le parc est frontalier de l’Argentine) pour trouver un sympathique carabinero zozotant. Il nous demande quand nous pensons revenir : il n’y a aucune communication possible et personne sur place, il vaut mieux que quelqu’un attende votre retour… Puis la route se change en piste praticable… pour les 4×4, visiblement !
Après 2h de rodéo nous arrivons à laguna Santa Rosa au soleil couchant, et nous installons sur une piste surplombant le salar immaculé.
Un renard curieux vient nous accueillir, pour ce qui sera la plus belle nuit de notre vie. Là, coincés entre la voie lactée étincelante et la blancheur du salar, nous avons écouté les discussions des flamands roses et le chant du vent ballottant notre van en contemplant les étoiles filantes. La lune se reflétait tellement fort sur le sel qu’elle projetait sur la roche nos ombres d’esquimaux transis de froid. Et, lorsque le vent s’est arrêté, nous avons écouté un silence que nous n’avions jamais entendu.
[ Parc National Nevado Tres Cruces ] Parc de 59 000ha situé dans la Cordillère et bordé de sommets entre 6 000 et 7 000 m d’altitude. Il se compose de deux zones : la laguna Santa Rosa (la moins élevée et la plus facile d’accès) et la laguna del Negro Francisco (accessible uniquement en 4×4 et parfois qu’avec guide). Elles proposent chacune un refuge équipé. Il est possible de passer en Argentine depuis ce parc, dans tous les cas il faudra signaler sa présence aux carabineros du poste frontière (dans les petites maisons sur la gauche, frapper à celle qui a une vierge blanche à l’entrée).
[ Soroche ] Mal des montagnes dû à l’altitude (au dessus de 3000m), il provoque essoufflements, nausées, vertiges, maux de tête et de ventre, fatigue… voir œdème pulmonaire ou cérébral dans le pire des cas. Pour l’éviter il faut évoluer lentement, boire beaucoup d’eau (1 litre par 1000m), manger léger, éviter la fatigue, les efforts physiques, l’alcool, le thé, le café, la cigarette… et laisser le temps à l’organisme de s’habituer.
Nuit blanche sur la Laguna Santa Rosa
Jour 7.
Au petit matin, toujours vêtus de nos tenues d’esquimaux et épuisés de notre nuit de congélation, nous avons pris le temps de regarder le soleil se lever sur le salar, d’observer les flamands roses s’agglutiner sur le lac et d’apprivoiser le mal d’altitude qui nous avait retrouvé. Nous avons ensuite retrouvé notre ami carabinero qui nous a dit de nous ouvrir la barrière frontière (on lui a demandé « On referme ? « , il a répondu « Comme vous voulez »… On a refermé), puis nous avons repris la route vers l’ouest.
En direction de Chañaral, après avoir écouté notre GPS plutôt que nos cartes, nous prenons un « raccourci » sur une piste de cailloux et de sable serpentant sur la montagne. 3h de rodéo de plus pour notre chevrolet-cacahuète avec hors-piste, début d’enlisement, risque d’éboulement et quelques guanacos et ânes sauvages qui se demandaient autant que nous ce que nous faisions là. Nous réussissons à défier les lois de la conduite en van et reprenons notre route du désert, là où la poussière vole au vent et recouvre tout. Des kilomètres de villes sableuses et abandonnées, de mines et de rails défoncés. Jusqu’à arriver à la ville minière de Chañaral : hôtel Jimenez et les excellents ceviches du restaurant Quechua en face !
[ Chañaral ] Petite ville minière à l’entrée sud du désert d’Atacama, surplombée d’un étrange phare immense et détruite en 2015 par les intempéries (malgré la reconstruction, les vestiges de cette catastrophe sont toujours visibles dans toute la région). Plus au sud, la ville de Caldera et sa mine de San José, tristement célèbre pour son éboulement en 2010 (33 mineurs ont été enfermés sous terre pendant 70 jours).
Lever de soleil sur la Laguna Santa Rosa
Jour 8.
Visite du Parc National Pan de Azucar* aux portes de Chañaral. Des falaises, des cactus, des guanacos, des plages plus blanches que blanches… impraticables car polluées de minerais. Au long d’une petite ballade dans le parc (la CONAF* dit 2km, on dit plus…) en compagnie de guanacos, nous arrivons à une vue incroyable sur l’île Pan de Azucar.
Nous redescendons vers la plage pour manger dans le resto familial El Changuito en observant, depuis la terrasse, les pélicans et leur vol gracieux (mmmh…). La plage est le départ de ballades en bateau pour aller rencontrer les autres habitants du parc et de l’île voisine : otaries, loutres, pingouins… Les sorties sont sujettes aux caprices de la mer : pas de bateau pour aujourd’hui. Ce parc est néanmoins une bouffée d’air frais au milieu de montagnes de poussière brûlante et de l’impression de fin de monde que nous a laissé cette région.
Direction le sud de la côte et les plus belles plages du pays. Nous nous installons sur une plage au nord de Puerto Viejo, au soleil couchant. Cadre parfait pour une soirée charango !
[ Parc Pan de Azucar ] Parc National de plus de 430km² comprenant plusieurs îles habitées par les manchots de Humboldt. Plusieurs randonnées (plus ou moins longues et difficiles) amènent à différents points de vue et la plage propose des campings et restaurants. Dans les hautes collines de Las Lomitas, des filets attrape-brume captent la camanchaca pour la transformer en eau potable. Dès l’entrée, la CONAF renseigne et conseille sur les possibilités qu’offre le parc. Ce parc est menacé par la construction future de la Route 1.
[ CONAF ] Corporación Nacional Forestal, organisme dépendant du ministère de la culture, il est chargé de la protection des parc et espaces protégés, de l’éducation des jeunes générations, de la lutte contre les incendies et de la préservation et réglementation de la bio-diversité chilienne (aux frontières, les contrôles des denrées végétales et animales sont sévères).
Parc Pan de Azucar
Jour 9.
Missions du jour : pressing pour nous et shampoo pour le van… 1/2 réalisée (le van est beau comme un camion)! Nous reprenons notre route vers le sud, au son des CDs de notre vendeur de charango. Nous traversons le parc Llanos de Challe (cette partie de désert fleurit lorsque le courant El Niño fait des siennes, aux alentours de Noël). On est samedi, et, si tout est fermé dans les villes, les plages débordent de campeurs sauvages. Nous installons le van en bord de crique (après longue hésitation : la mer monte jusqu’où?). La lune fait scintiller les tumultes de l’eau, et la nuit s’annonce tranquille… On s’habitue vite à dormir au son du ressac !
Coucher de soleil sur les plages de Bahìa Inglesa
Jour 10.
Avant de penser à rentrer, nous voulons nous arrêter à Vicuña, jolie ville traversée à l’aller. Nous arrivons à l’hostal Michel (à la jolie façade sertie de pierres représentant la galaxie) et sommes chaleureusement accueillis, en français… par un chilien québécois ! Il nous montre son voyage en van du Canada au Chili (en passant par le tour de France) et nous parle de pisco, de ballades en vélo, de cuisine solaire, des étoiles, d’espérance de vie, de fromage, de traitement de l’eau… En nous faisant passer par un labyrinthe de patios colorés remplis de plantes. Nous pouvons même faire laver notre linge… Le paradis !
Après un petit tour en ville pour boire une Guayacan (bière artisanale du coin) nous mangeons dans un jardin illuminé à la déco approximative du restaurant El Paraìso. Un panneau nous indique que si nous sommes pressés ou stressés, nous pouvons partir… Sur fond de musique désuète de piano bar latino, le chef nous fait choisir les plats en devançant nos envies (« Du riz ? Sinon je peux faire du riz au fromage… »). Après un repas plus qu’excellent il se retire discrètement pour nous mettre de la chanson française. Il nous laisse là, seuls au monde, à écouter Piaf, Barbara, Bassens et Trenet en buvant du vin.
A la sortie du resto petit arrêt au bal de la place. Ça sent le pop corn à plein nez, il y a des ballons, de la musique folklorique, des chiens errants qui jouent avec les gamins… Ambiance festive pour finir la soirée!
Les patios de l’hostal Michel, Vicuña
Jour 11.
Réveil tranquille à l’hostal Michel… On serait bien restés là quelques semaines, à lire sur la terrasse, à essayer tous les hamacs, à manger les figues, les prunes, les abricots, les grenades du jardin, à cueillir des feuilles d’aloe vera pour soigner nos coups de soleil, à rencontrer des voyageurs, à compter les cactus, à déguster le pisco et la cuisine solaire, à écouter ce chilien québécois nous raconter ses voyages, à boire une Guayacan sur la balancelle… À profiter de cette vie façon auberge espagnole. Ce sera pour la prochaine fois !
Il faut commencer à se rapprocher de Santiago (à 535km de Vicuña) et de notre vol retour… Petit bilan sur la route (on s’est vite habitué aux paysages exceptionnels qui défilent) : les débuts étaient chaotiques et nous avons mis du temps à organiser la vie en van, mais au fil des jours nous avons trouvé une routine et nous avons oubliés les premières craintes (en particulier pour trouver où dormir). On serait bien restés quelques jours de plus. Ou quelques semaines. Ou quelques mois.
Nous faisons une pause dans une crique déserte de Puerto Oscuro pour faire trempette dans l’eau glaciale (et remplie de méduses) du Pacifique. Le petit chemin qui nous y amène depuis la Panaméricaine bordée de cactus est une oasis de verdure et d’eau où pataugent vaches et chevaux… Le Chili nous étonne toujours. Dernière nuit de camping sauvage au bord du lac du premier jour (aujourd’hui tari). La boucle est bouclée.
Caleta de Puerto Oscuro
Jour 12.
Dernier jour à Santiago, nous rejoignons l’association Urracas Emaús contacté en partant pour leur donner notre équipement. Au milieu du marché installé dans la rue on nous ouvre une énorme porte en métal, derrière laquelle se trouvent une petite cour ombragée de raisins et l’administration de l’association. L’équipe nous aide à vider le van, nous emportons (avec émotion) notre vie chilienne à travers ce marché de tout et de rien. Ils nous remercient avec un café et nous disent que nous devons revenir pour découvrir le Sud… Et on les prend au mot.
Nous offrons un grand nettoyage à notre van (maintenant vide) avant de poser les valises a l’hôtel de l’aéroport et de ramener notre chambre roulante (plus propre et plus cabossée) à l’agence de location. On repart à pied avec la caution, les remerciements très chaleureux de l’employé haïtien et son invitation à visiter son pays. On rejoint notre hôtel 4 étoiles et ni la chambre luxueuse, ni la piscine ne peuvent nous faire oublier notre van. Nous traînons à boire des cafés en terrasse… Sans envie de finir cette journée et de commencer la nouvelle.
Demain nous attendent 4h de vol, 9h d’escale au Brésil, 11h de vol jusqu’à Paris puis un train vers Limoges où nous attend le concert de Shaka-Ponk. Choc de culture, page tournée, nouvelle histoire !
[ Urracas Emaús ] L’association a été créé en 1961 (suite à une rencontre avec l’abbé Pierre) afin d’aider les plus démunis. Elle est aujourd’hui implantée sur 4 sites à proximité des grandes villes et regroupe 164 militants. Elle propage les valeurs et actions d’Emmaüs dans tout le pays (récupération, tri, réparation et revente à bas prix) et accompagne les paysans, habitants et les peuples autochtones dans les revendications.
Cordillère des Andes, depuis les airs
Un très beau reportage très jolis paysage merci de nous avoir fait découvrir cette magnifique région du Chili.vous avez de très beaux souvenirs à vous partager.bises à tout les deux