Je vous emmène faire un petit bout de route en Espagne, entre Navarre et Aragon, à travers les montagnes noires et les champs dorés de Lumbier, les eaux turquoises du lac Yesa, les roches rouges de Mallos de Riglos… direction le désert des Bardenas Reales et le festival 24h BMC!
Mon avis sur la 1ère édition du festival 24h Bardenas Music Camp :
Le 24h BMC était annoncé comme un festival éphémère du 1 au 2 juillet 2017, soit 24h de concerts dans le désert des Bardenas Reales (Navarre), dans la lignée du célébrissime « Burning Man ».
En résumé… pour moi ce festival est vraiment à éviter!
Ce qui m’a frappé en premier ? C’est un festival exclusivement organisé par des français à destination des français. Les organisateurs, qui se voulaient au départ rassurant sur le contexte environnemental et légal particulier des Bardenas Reales (le territoire est partagé entre l’armée de l’air, La Navarre et la ville d’Arguedas, aux portes du désert) n’a en réalité que très peu communiqué côté espagnol, profitant du fait que le camp était installé sur une zone communale hors des zones protégées. Selon les quotidiens navarrais le festival n’avait d’ailleurs pas eu les autorisations nécessaires et s’est donc déroulé en toute illégalité.
Le résultat est un contexte plutôt sectaire… donnant encore une fois une image négative des français, malgré les bonnes intentions des participants (qui aurait voulu participer à « la fête des français » ?).
Autre point noir… l’organisation. A notre arrivée à Arguedas nous n’avons trouvé aucune indication… et si l’on connaissait l’accès aux Bardenas pour y être déjà venus, nous n’avons pas vu de fléchage pour nous orienter dans le désert (et après 1h à tourner entre français perdus, ne pouvoir rejoindre un camp visible au loin si ce n’est en traversant des crevasses… c’est légèrement frustrant) !
Et une fois arrivés… Pas de scène et très peu d’installations, le site faisait plutôt penser à un grand squatt…
Le barbecue géant annoncé sur le site (où il était conseillé d’acheter la nourriture -dont la viande- au village avant de venir) a visiblement été victime du climat (sur une zone désertique où il est interdit de faire du feu? sans rire! ).
Si le nombre de participants était limité à 800 (on passera sur les articles de presse relatant les 2000 festivaliers présents…) le festival en a accueilli beaucoup moins, conséquence du temps prévu.
Il faisait froid, le soleil brûlait quand il apparaissait et la poussière s’envolait dans les tentes, dans les yeux, dans les verres, dans les baffles et les oreilles… Un vrai climat désertique, qui était sans doute une des choses les plus authentique du festival (qui n’a pourtant pas convaincu certains de troquer la veste de costard contre la polaire Quechua!).
Le 24h Bardenas Music Camp était aussi annoncé comme un festival écolo… et « no plastic » vraiment ? C’était sans compter les coupes de champagne! Quand aux méga-projos allumés toute la nuit pour « décorer » le désert… non seulement ce n’était pas de bon goût, mais question écologie on n’y est plus du tout!
La programmation musicale n’était pas vraiment ce qui me motivait, mais elle s’annonçait assez variée (et dans tous les cas, 24h de concerts dans le désert ça ne se refuse pas!). Il y a eu de bonnes surprises (merci Holy Bouncer!) et de moins bonnes… Le plus décevant étant que pour un festival de 24h de musique non-stop, les concerts ont commencé à 15h et fini à 8h, sachant que pour ces 24h il fallait quand même débourser 59€… On comprend les déceptions à la désinstallation du festival (qui a commencé dès le lendemain matin).
L’ensemble aurait vraiment mérité d’être plus authentique et plus respectueux du lieu, de son histoire et de ses habitants. En espérant qu’il n’y ait pas de 2ème édition… Il n’y a aucun prétexte à trouver pour profiter de la beauté de ce lieu exceptionnel.
Je dois quand même dire que je garde un bon souvenir de ce week-end… C’est simplement que ma déception s’est (presque) perdue dans les rayons de soleil rasant les champs navarrais, dans les eaux turquoises de l’Aragon, dans les sommets des géants de roches, dans les tempêtes de poussière et les rencontres de hasard… jusqu’à ce dernier réveil, ce lever de soleil sur un désert paré de rose.
Vous connaissez le 24h BMC? Vous avez testé?
Racontez-nous!