Road-trip en van au Chili, éloge de l’improvisation !

Road-trip en van au nord du Chili / Après la flemme
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En partant au Chili, nous avons choisi une façon de voyager un peu particulière : nous sommes partis sans programme et sans préparation, avec l’idée de s’aménager un van pour parcourir en 12 jours le nord du pays.
Retour d’expériences… bonnes ou mauvaises!

Road-trip en van, un bon choix ?

Louer un van vide et l’aménager sur place :

Pour une question de prix, nous avons choisi de louer un van non aménagé dans une agence de location de véhicule classique (Chilean Rent a Car) et de l’équiper ensuite sur place, plutôt qu’une solution « tout compris » comme les véhicules proposés par Andes Campers ou Wicked Campers.
Attention, pour ces derniers les retours sont plutôt mauvais : les vans ont un look particulier (voir de mauvais goût… voir franchement raciste et misogyne) qui n’est pas accepté par toutes les cultures. De plus, leur état ne semble pas adapté pour un road-trip en toute sécurité.

La location du van nous a coûté 243 000 $ – 335€ pour les 12 jours et nous avons acheté l’ensemble de l’équipement pour 165 000 $ – 230€ ; contre 600 000 $ – 830€ pour un véhicule équivalent tout aménagé (sans compter que les offres « tout compris » sont limitées en kilomètres, il nous aurait fallu 120 000 $ – 165€ de plus pour faire la distance que nous avons parcouru tous les jours).

Non seulement ce procédé nous a fait faire des économies mais il nous a permis de faire don de notre équipement à la fin du séjour à l’association Urracas Emaús. Petit inconvénient il a fallu prévoir une journée au début du voyage pour l’aménagement (location et achat de l’équipement) et une à la fin pour la restitution (don de l’équipement, nettoyage et remise à l’agence).

 

Sur la route de Choros, Road-trip au Chili / Après la flemme

 

Les routes et la conduite au Chili :

Nous avons loué un Chevrolet N300 max qui n’était pas des plus neuf (et des plus propre… si on avait su on aurait prévu du temps pour lui faire un shampoing intégral avant l’aménagement!), qui avait certainement déjà road-tripé, et nous a réservé quelques frayeurs… Les routes principales (comme la Panaméricaine, autoroute qui relie le sud au nord) sont asphaltées et relativement en bon état ; mais les routes secondaires (équivalent des départementales) s’avèrent être souvent des pistes de cailloux et de sable.
Il faut une bonne carte (plutôt qu’un GPS) pour repérer le type de route que l’on souhaite emprunter. Celles des stations Copec donnent beaucoup d’informations, notamment l’état des routes, les distances, les emplacements des parcs, monuments, thermes ou stations services…

Nous nous sommes retrouvés dans des situations compliquées, embourbés, coincés ou perdus sur des routes sableuses, détrempées, ou éboulées… et interminables. Malgré l’inconfort et le stress qu’a parfois provoqué la conduite (les chiliens roulent d’ailleurs beaucoup en 4×4, pick-up ou SUV)… notre chevrolet-cacahuète a tenu le choc!
Un 4×4 était nécessaire pour accéder et visiter certains lieux (comme la laguna San francisco du Parc Nevado Tres Cruces), mais nous avons tout de même pu faire à peu près tout ce que nous voulions.

 

Region d'Atacama, Road-trip en van au Chili / Après la flemme

 

Le camping sauvage au Chili :

L’avantage d’avoir un van… c’est bien sûr de pouvoir y dormir! Et la question que nous nous sommes posé chaque soir… c’était bien sûr « Où est-ce qu’on va dormir? »! Le camping sauvage s’est révélé au départ moins facile que prévu. Nous nous demandions souvent si nous avions le droit de dormir où nous nous trouvions et, en pleine vacances d’été, il était difficile de trouver une place en camping. Au fil des jours nous avons compris que peu d’endroits étaient interdits au camping, hors terrains privés et panneaux d’interdiction.

Il est facile de faire du camping sauvage sur la côte (même s’il est plus difficile de trouver un endroit libre) et le pays mesurant en moyenne 180km de large, on rejoint la côte assez rapidement… Nous avons quand même du batailler chaque soir pour trouver un emplacement agréable : il fallait s’y prendre assez tôt et commencer à faire du repérage la journée!
Dans certaines zones trouver où dormir a été plutôt compliqué. Dans la vallée de l’Elqui par exemple, les routes sont entourées de vignes (privées), il est souvent interdit de camper sur les berges du fleuve et, la zone étant très touristique, il vaut mieux s’y prendre à l’avance pour chercher un logement.

Dormir dans notre chevrolet-cacahuète nous a permis de découvrir et de nous réveiller dans des lieux magnifiques (lorsque le salar et ses flamands roses sont la première chose que l’on voit au réveil, les galères sont vite oubliées…). Cela nous a permis également de parcourir plus de kilomètres : nous avions par exemple peu de contraintes pour
traverser les zones plus reculées (à part être équipés de suffisamment d’eau, d’essence et de nourriture).

 

Laguna Santa Rosa, Parc National Nevado Tres Cruces - Road-trip au Chili / Après la flemme

 


Ne pas préparer son voyage, une bonne idée ?

En arrivant au Chili, nous savions seulement où nous devions louer notre van et quand nous devions le rendre. Nous avions également contacté l’association Urracas Emaús pendant le trajet aller pour leur donner notre équipement et loué une chambre d’hôtel et un taxi pour l’aéroport pour notre dernière nuit au Chili (sans van). Nous avions prévu, depuis Santiago, de partir vers le nord pour rejoindre San Pedro de Atacama (à 1 664 km) et de revenir pour le 12ème jour. Nous avions une boussole, le routard… et pas de programme.

Nous n’avons pas voulu nous renseigner précisément sur le Chili car nous ne voulions pas gâcher la surprise de la découverte de ce pays. Nous avons essayé d’éviter les documentaires, les photos, les avis, et lu entre les lignes pour nous informer sur le principal (concernant la sécurité, les formalités et les particularités du pays).
Personnellement, j’ai l’habitude de me renseigner précisément sur mes destinations (bons plans, visites, bonnes adresses…) via les blogs, les réseaux sociaux… et il m’arrive d’être déçue par la réalité (trompée par une photo prise sous le bon angle, ou un post sponsorisé par exemple!). En arrivant au Chili, je ne savais pas ce que j’allais y trouver, ni à quoi pouvaient ressembler les paysages. A la fois flippant, et grisant!

 

Laguna Santa Rosa, Parc National Nevado Tres Cruces - Road-trip au Chili / Après la flemme

 

Nous prenions évidemment le risque de passer à côté de belles choses, de ne pas faire les visites incontournables… et après? Le simple fait de rouler au Chili, avec la liberté de suivre simplement notre boussole et nos envies, nous a tout de suite comblé. Nous avons vécu quelques galères et nous avons manqué d’un peu de confort, mais les paysages étaient tellement incroyables qu’ils le méritaient bien.

Avec le recul, je sais que si nous nous étions mieux informés, nous n’aurions pas fait le même voyage. Nous aurions compris que ce que nous espérions faire n’était pas envisageable, et nous nous serions surement dirigés vers les lieux les plus incontournables. Cela aurait était certainement très beau et dépaysant, et bien moins stressant et épuisant. Cependant, nous n’aurions surement pas admiré le désert rouge de Choros, découvert au détour d’une route isolée. Ni vu autant de guanacos, en se perdant dans les montagnes de sable. Ni passé une nuit sur le salar, alors que la nuit tombait trop vite sur le refuge introuvable. Ce voyage nous a fait traverser des montagnes russes émotionnelles, et nous aurions pu voir bien d’autres belles choses… pour en être sûr, il va falloir y retourner!

 

Road-trip en van au nord du Chili / Après la flemme

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